Normalien mort pour la France
VIRE Camille Armand Emile
Né le 24/07/1891 à Alger (Algérie)
Promotion 1910 (Lettres)
Mort le 15/01/1915
Mémoire des hommes
Livre d'Or
Lieu de décès
Normalien en lettres, promotion 1910
Mort à 23 ans, le 15 janvier 1915, à Roclincourt (Pas-de-Calais)
Camille Viré est né le 24 juillet 1891 en Algérie, d’un père avocat à Alger. C’est à Paris qu’il étudie, d’abord à l’Ecole Lavoisier où il obtient un baccalauréat sciences, puis au collège Chaptal où il se tourne vers des études de lettres, avant d’entrer à l’ENS. Son passage à Saint-Cloud est perturbé par la tuberculose, dont il est atteint, et par un deuil familial. Très attaché à sa région natale, il débute comme professeur à Alger.
C’est là qu’il est mobilisé au moment de la guerre. Il demande à intégrer le 7e régiment des zouaves sur place, et fait donc partie des « troupes d’Afrique », un cas vraisemblablement unique parmi les normaliens de Saint-Cloud.
Son régiment est affecté à Massy-Palaiseau, au sud de Paris, dans les premiers jours de septembre. Le 7 septembre, le sous-lieutenant Viré et ses hommes s’engagent dans la bataille de la Marne. Ce jour-là, Viré est grièvement blessé, touché d’une balle au poumon droit, ce qui ne l’empêche pas de tenir le commandement de sa section. Il recevra le lendemain première une citation pour son courage.
Très diminué, il est évacué chez ses proches, à Lorrez-le-Bocage (actuel Seine-et-Marne) pendant quelques semaines, avant de repartir au front à sa demande, le 1er octobre. Il combat désormais sur le front du Nord, entre Arras et Lille, toujours avec le 7e régiment de zouaves. Le 26 novembre, Viré est cette fois atteint d’une balle à la tête, alors qu’il devait ralentir les Allemands. Mais par miracle, il survit à nouveau, la balle ne l’ayant en fait que frôlé. Il est à nouveau cité pour résistance héroïque à une attaque ennemie supérieure en nombre.
Évacué à l’hôpital de Berck, ses mérites sont tels qu’on pense déjà à lui donner la Légion d’Honneur, fin 1914. Le 2 janvier 1915, Viré rejoint son 7e régiment de zouaves, à Roclincourt dans le Pas-de-Calais. Tenant alors des carnets, il note le 6 janvier : « Retour sous le feu franco-allemand à travers champs, seul, ramenant par les pieds le cadavre du lieutenant Morin. Jamais encore je n’avais vu pis. Je suis cité à l’ordre du régiment ».
C’est le 15 janvier 1915 que Viré perd la vie, à Roclincourt. Au cours d’une attaque dans une tranchée allemande, il est touché par une balle au ventre et un coup de baïonnette au cou. Coïncidence incroyable, il est nommé le même jour chevalier de la Légion d’Honneur comme pressenti, mais ne le saura pas, l’information arrivant quelques heures après sa mort.
Des honneurs militaires lui sont officiellement rendus par un général en février 1915, à quelques kilomètres des combats, en présence des 2e, 3e, 5e et 7e régiments de zouaves, à Anzin-Saint-Aubin (Pas-de-Calais). Il y est enterré avec ses compagnons d’armes.
(Robin Soyer)