- Normalien en lettres, promotion 1904.
- Mort à 36 ans, le 25 octobre 1918, à Chevresis-les-Dames (Aisne).

Edmond Potet est né le 12 janvier 1882, en Charente, à Saint-Seurin-de-Palenne, d'une famille d'instituteurs. Après ses études à La Rochelle et son service militaire effectué, il intègre  l'ENS de Saint-Cloud, section lettres, en 1904. Potet a une préférence pour l'histoire et se tourne définitivement vers cette discipline. Il enseigne quelques années à Bourges, avant de rédiger une thèse intitulée « L'industrie laitière dans les Charentes et le Poitou ». Nommé en 1913 à l'Ecole Normale de Versailles, il est alors marié, et a deux enfants, un garçon et une fille.
Officier de réserve, il commence la guerre en Lorraine, et obtient rapidement le grade de lieutenant, en octobre 1914. Il se bat en Woëvre et aux Eparges, entre autres, avant de rejoindre les grands combats de Verdun dès février 1916. Il passera notamment deux semaines dans l'enfer de Douaumont, où il fait preuve de courage comme le prouve cette citation à l'ordre de la division : « Soumis pendant plusieurs jours à un bombardement ininterrompu de grosse artillerie lourde d'une extrême violence, a par son calme maintenu ses hommes à leur place dans des tranchées légères et sans abris, leur donnant ainsi un bel exemple de sang-froid ». Quelques mois après, il est blessé à la poitrine et écarté quelques temps des combats. Nommé capitaine à la fin de la guerre, en 1918, il est chargé de l'Instruction des classes militaires à Libourne, mais souhaite rejoindre le front malgré un état de santé fragile. Il démissionne de son poste et revient en première ligne, dans l'Aisne. Le 25 octobre 1918, 17 jours avant l'armistice, il est frappé d'une balle en plein front, au milieu de ses hommes, près de Chevresis-les-Dames.
Marié et père de trois enfants, il reçoit après sa mort une nouvelle distinction : la croix de la Légion d'honneur, ainsi qu'une  seconde citation, à l'ordre de l'armée, reconnaissant un "officier de grande valeur, qui s'était imposé à ses hommes par son courage froid et réfléchi." Sur son cadavre, une lettre a été retrouvée, écrite 11 jours avant sa mort, qui témoigne de sa volonté de combattre : "Ceux qui tomberont auront la satisfaction de n'être pas morts en vain : ils tomberont comme ceux de la Marne, de la première, avec l'éclair de la victoire dans les yeux (...) J'espère mourir après avoir contribué pour ma modeste part au salut du pays, et je souhaite assister au triomphe final".

(Robin Soyer)